Editorial
Naguère inavouées et inavouables, les écoutes téléphoniques se sont banalisées dans notre pays pendant la décennie Aziz. A tel point qu’elles sont devenues presque normales. Et, en l’absence de débat d’idées sur la scène politiques, nos citoyens, de tous les niveaux, souvent inconsciemment, se délectent à se passer les enregistrements, réalisés frauduleusement, sur les réseaux sociaux et sur l’application WhatsApp.
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Mauritanie/ Europe : A la recherche du temps perdu |
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Mercredi, 28 Octobre 2009 22:23 |
Nouakchott, le 28-10-2009, Biladi - Le président de la République, Mohamed Ould Abdel Aziz, a effectué, du 26 au 28 octobre, une visite de travail de trois jours en France, en compagnie d’une forte délégation comprenant notamment les ministres en charge l’économie : Finances et Affaires économiques et Développement. Aussitôt après la France, le chef de l’état a fait un petit détour par Madrid, capitale du Royaume d’Espagne.
La France et l’Espagne comptent parmi les plus importants partenaires « stratégiques » de la Mauritanie, ce qui explique certainement la bienveillante compréhension dont elles ont fait montre à l’égard de la junte militaire auteur du coup d’état du 6 août 2008. Soutien qui fut décisif à un moment où la Mauritanie était sous la menace d’un isolement diplomatique et de sanctions économiques. D’où l’importance du volet économie du voyage de Paris, qui revêt clairement le caractère d’un exercice de rattrapage de temps perdu, formule du reste employée par nos confrères de Radio France Internationale (RFI), dimanche dernier. Avec cependant comme toile de fond, l’incontournable volet sécuritaire et la bête noire des régimes de l’espace sahélo saharien. Quant à la presse officielle de Nouakchott, véritable voix de son maître, elle annonce « une volonté commune de consolider les relations bilatérales » ajoutant que la France, notre ancienne puissance coloniale « aidera la Mauritanie à asseoir son développement ». Toutefois, par delà ces formules fourre-tout, parfaitement enrobées dans la langue de bois si chère à nos gouvernants, le Mauritanien ordinaire, parcourant les rues d’El Mina, Sebkha ou Teyarett, creusées de nids de poules, se pose des questions quant aux retombées concrètes de la visite. Questions légitimes, au moment om les populations scrutent l’horizon, attendant encore que se concrétisent les nombreuses promesses électorales du candidat Mohamed Ould Abdel Aziz, relatives à l’urgence de l’amélioration de leurs conditions de vie. Une perspective qui ne semble pas à portée de main si l’on en juge par les prix des denrées de base en constante hausse depuis que l’ex-général s’est installé dans le fauteuil présidentiel. En ce qui concerne les engagements figurants au volet infrastructures (sanitaires, eau, électricité, transports) qui doivent faire de la Mauritanie un pays émergeant, le nouveau pouvoir peut encore bénéficier d’une période de grâce dans la mesure où leur réalisation exige plus de temps.
Activité débordante Le voyage de Paris a permis au président Mohamed Ould Abdel Aziz d’avoir des entretiens avec le chef de l’Etat français Nicolas Sarkozy, mardi après midi. Il a par la suite rencontré le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, le secrétaire Général de l’Elysée, Claude Guéant, le président du Groupe d’amitié France –Mauritanie à l’Assemblée nationale, Michel Sapin, le président de la chambre franco-arabe, Hervé de Charrette, les membres du Mouvement des entreprises de France (Medef). Cependant, en dépit de cette activité débordante, aucune annonce de signature d’une nouvelle convention bilatérale ou d’un quelconque contrat commercial n’a été faite publiquement mercredi. En revanche, Nouakchott semble fonder beaucoup d’espoir sur le concours de Paris pour revenir définitivement dans les bonnes grâces de l’Union Européenne), dans la perspective de la clôture prochaine des consultations entre Nouakchott et Bruxelles ouvertes sur la base de l’article 96 régissant les rapports entre l’UE et les ACP. Dans les petites phrases à retenir au cours de ce voyage, la négation par Mohamed Ould Abdel Aziz de l’existence des bases d’entraînement du Mouvement Al Qaida au Maghreb Islamique (AQMI) sur le territoire mauritanien. Soit, mais l’agitation sécuritaire plaçant le pays dans une situation d’état d’urgence non déclarée laisse planer le doute à ce sujet.
Cheikh Sidya |
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