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Editorial

Naguère inavouées et inavouables, les écoutes téléphoniques se sont banalisées dans notre pays pendant la décennie Aziz. A tel point qu’elles sont devenues presque normales. Et, en l’absence de débat d’idées sur la scène politiques, nos citoyens, de tous les niveaux, souvent inconsciemment, se délectent à se passer les enregistrements, réalisés frauduleusement, sur les réseaux sociaux et sur l’application WhatsApp. ...Lire la suite

UPR : Des ministres suspendus Imprimer Envoyer
Mercredi, 21 Octobre 2009 13:56

Nouakchott, le 21-10-2009, Biladi - Trois ministres frappés de suspension par le parti présidentiel, c’est une première depuis au moins quatre décennies. L’onde de choc de la rencontre de l’Union pour la République (UPR ) organisée à Rkiz, il y a une semaine, et boycotté par certains barons trarzi, à l’instigation du sénateur Mouhcen Ould El Haj n’a pas encore fini de secouer l’UPR ou de faire des victimes dans ses rangs (c’est selon la grille de lecture). Les derniers développements en date de ce feuilleton à rebondissement se sont produits hier, en milieu de journée, ave l’annonce de la suspension de trois ministres originaires du Trarza ; Mohamed Ould Boilil ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, Bembe Ould Dourmane ministre du Commerce et du Tourisme, Cheikh Ould Hourma Ould Babana ministre de la Santé et Sidi Ould Tah ministre des Affaires économiques et du Développement, en tant que membres du parti.
La décision annonce aussi le renvoi de deux membres du bureau exécutif de l’UPR pour les mêmes motifs ; il s’agit du secrétaire exécutif chargé de la communication, El Moudir Ould Boune directeur général de l’Agence mauritanienne d’informations (AMI), qui a été remplacé par Bâ Adama Moussa, ancien porte-parole du candidat Mohamed Ould Abdel Aziz durant la campagne électorale, et Ismaël Ould Bodde Ould Cheikh Sidya, ministre de l’Equipement.
Ces mesures ne sont pas des sanctions pour le boycott de la rencontre de Rkiz, mais elles seraient dues à la participations des personnes concernées à la réunion dissidente convoquée par sénateur de Rosso, Mouhcen Ould El Haj l(vice-président du Sénat), à l’hôtel Wissal, et au cours de laquelle celui-ci n’a pas ménagé la direction du parti.
La rencontre de Rkiz qui est la première sortie de l’UPR, a consacré une division nette au sein de ce parti qui pourrait mener très loin, si elle se propageait aux autres wilayas du pays. Pour un parti qui veut se lancer dans une phase d’implantation, l’indiscipline ne pardonne pas.
La direction de ce parti semble avoir compris qu’il fallait remettre les pendules à l’heure, et faire le ménage pendant qu’il est encore temps. C’est pourquoi la décision prise par le parti risque de sonner le glas de l’aile dissidente de l’UPR, et d’étouffer dans l’œuf ses velléités clientélistes. Il est difficile de croire qu’une décision aussi grave ait été prise sans l’aval du seul et véritable maître de l’UPR, Ould Abdel Aziz lui-même.

Quid de Mouhcen ould El Haj ?
Dans ce cas de figure, elle pourra insuffler de l’ordre et de la discipline dans les rangs d’un parti qui en a tant besoin, et en faire un outil de mobilisation et d’action politique, et pour qu’il ne connaisse pas le triste sort du PNDD/Adil, qui a été laminé par les frondes et l’indiscipline.
La question qui se pose maintenant avec insistance, est de savoir quel sera le sort réservé aux ministres et hauts responsables qui ont fait preuve d’indiscipline envers la direction du parti de la majorité au pouvoir. De la réponse à cette question dépendra aussi le degré de sérieux de la décision qui a été prise.
Si au contraire, la sanction infligée aux responsables membres du parti n’est que de la poudre aux yeux, et qu’elle n’a pas obtenu l’aval de Ould Abdel Aziz, il faudra s’attendre à un prolongement du feuilleton de la division au sein de l’UPR.  
Dans une déclaration à la presse, le premier vice-président de l’UPR Oumar Ould Maatlla, a démenti l’existence d’une telle décision, sans que l’on sache à laquelle des deux tendances au sein du parti, il appartient.
Un mystère demeure, auquel aucune lumière n’a encore été apporté : qu’en est-il du sénateur de Rosso ? Comment comprendre que des affidés et autres lampistes de la dissidence soient sanctionnés, sans qu’aucune allusion soit faite de l’instigateur même de l’affaire. Rien n’indique que le sénateur de Rosso n’a pas été investi d’une nouvelle mission, celle de démolir ou de saboter l’UPR, comme il l’a fait pour Adil.
A la lumière de tous ces développements, une question centrale demeure. Pour comprendre le jeu, il faut répondre à la question, où réside l’intérêt du pouvoir actuel ? A qui profite le crime ? L’UPR a-t-il rempli son rôle en permettant à Ould Abdel Aziz de devenir un président élu ? Pourra-t-il fédérer toutes les tendances rassemblées en son sein dans ce contexte de crise ?
Quelque soient les réponses à ces questions, le sabotage de l’UPR, et même sa dislocation dans les circonstances actuelles, ne peuvent servir l’intérêt du pouvoir, pour la simple raison qu’affaiblir l’UPR signifierait, donner l’opportunité à l’opposition d’occuper le terrain, et de construire un nouveau discours politique qui pourrait se révéler mobilisateur.
A l’opposé, une nouvelle fronde pourrait sembler salutaire à certains ; une manière de mettre hors jeu certains partenaires de l’échiquier politique devenus indésirables ou encombrants, ou d’éliminer des adversaires politiques.
Mohameden Ould Meyne

 
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