Editorial
Naguère inavouées et inavouables, les écoutes téléphoniques se sont banalisées dans notre pays pendant la décennie Aziz. A tel point qu’elles sont devenues presque normales. Et, en l’absence de débat d’idées sur la scène politiques, nos citoyens, de tous les niveaux, souvent inconsciemment, se délectent à se passer les enregistrements, réalisés frauduleusement, sur les réseaux sociaux et sur l’application WhatsApp.
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Vie des partis; L’UPR à l’épreuve |
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Lundi, 19 Octobre 2009 12:15 |
Nouakchott, le 19-10-2009, RMI-Biladi - Abdallahi Salem Ould Ahmedoua, éternel fédéral, au Trarza, de tous les partis uniques ou partis d’Etat qui se sont succédé au pouvoir depuis un demi-siècle, est un homme sur lequel l’âge n’a pas de prise, toujours animé de la passion de rassembler. Il a pris la très louable initiative d’inviter tous les cadres du tout nouveau parti-Etat, l’Union pour la République (UPR), à un grand « mahfel » dans son fief de Rkiz, destiné à montrer que tout allait pour le mieux dans le landerneau trarzi, et que lui était toujours sur la brêche dès qu’il s’agit de prouver au maître de l’heure sa pleine disponibilité à servir. La rencontre bénéficiait, semble-t-il, de la bénédiction du président de la République, Mohamed Ould Abdel Aziz. Ce que semble confirmer la présence à R’kiz de Mohamed Mahmoud Ould Mohamed Lemine, ex-ministre de la Défense sous toutes les transitions, disciple du général Ould Ghazouani et patron, du moins officiellement, de l’UPR.
La méga manifestation a eu lieu hier (samedi), comme prévu. Mais, la sortie ne s’était pas faite sans intrigues politiciennes. Car, elle n’a pas plu au puissant sénateur de Rosso qui s’est mobilisé contre la tenue de cette rencontre dans son ‘’ Trarza’’, qu’il considère depuis l’avènement au pouvoir de son ami Ould Abdel Aziz, comme sa chasse gardée, sa chose, en quelque sorte. Pour prouver sa tutelle sur cette région, devenue orpheline de tous ces émirs et roitelets circonstanciels, Mouhsen Ould El Hadj rameuta les siens. Ainsi, donc, a-t-il investi quelques intermédiaires désœuvrés de la noble mission consistant à décourager tous les ministres, secrétaires généraux et bien nommés ressortissants du Trarza, d’assister à cette ‘’maudite’’ sortie du parti au pouvoir à fort relents passéistes. L’instruction du sénateur de Rosso est parvenue aux responsables, alors qu’ils étaient en mouvement vers Rkiz. Certains ont rebroussé chemin à la frontière de Rkiz. D’autres qui étaient déjà en place, ont pris le large et n’ont pas risqué que le soleil du samedi maudit témoigne de leur présence à Rkiz. Nombreux sont ceux qui ont négocié leur retour sur la route de Rosso. Cette manifestation est la première sortie presque officielle de l’UPR. Elle est officielle puisqu’honorée par la présence effective du président du parti. Or, officiel, en Mauritanie Nouvelle, veut dire peut-être autre chose. Ce mot revêt visiblement une signification toute particulière quand il tente de traverser une région (quoique agropastorale) où ne peut pousser que les arbres arrosés par les eaux qui coulent d’une source apparentée à Ould Abdel Aziz. Les routes qui mènent vers Rkiz ont témoigné, durant ce week-end, sur une volte-face en série d’éminents commis de la Mauritanie Nouvelle. On sait que dans la tradition musulmane, quand les musulmans envisagent d’engager une conquête et se mettent en mouvement pour l’opérer, il est strictement interdit, un pêché gravissime, pour un assaillant de retourner en cours de chemin menant vers la cité à conquérir. C’est ce qu’on appelle ‘’ attawalli yowm azzahf’’, la volte-face le jour de la marche ou de l’assaut, en quelque sorte. On se souvient dans l’histoire des conquètes inspirées par le Prophète Mohamed ( PSL) de l’exemple de la bataille de Tabuk où certains conquérants se sont découragés en cours de route et ont opté pour le retournement. Le Saint Coran, revient sur cet événement et éclaire sur les différents cas de volte-face, tout en dédouanant certaines compagons du prophète qui bénéficiaient de circonstances atténuantes. D’autres, au contraire, parmi la race des hypocrites ‘’Al Mounafiqin’’ n’avaient pas de prétextes solides. Pour ceux-là, habités par la perfidie, Allah résreve crimes et chatiments. Si on peut assimiler le rendez-vous de Rkiz à celui de Tabuk, il faut s’attendre à l’imminence malédiction qui va s’abattre sur les hésitants. Aussi, cette affaire rappelle, toute proportion gardée, à une autre rencontre qui s’était tenue, quelque part, dans cette même région, il y a de cela quelques décennies. Seulement, l’initiateur de celle-là n’était autre que feu l’émir du Trarza Hbib Ould Ahmed Salem. Un dimanche sous le règne de Moctar Ould Daddah où plusieurs fonctionnaires publics ont répondu à l’appel émiral. Ce qui, le lundi d’après, s’avéra désastreux pour tous les commis de l’Etat qui obéirent à un appel aristocratique. Moctar Ould Daddah, père de la Nation, encore dans son élan de faire ancrer une notion forte de l’Etat chez un peuple de nomades, limogea tous les responsables publics qui avaient fait le déplacement. C’était, vers le début des années soixante-dix. La Mauritanie faisait encore ses premiers pas. Aujourd’hui, le président de la République propose une Mauritanie Nouvelle. C’est pourquoi, un sénateur, même élu, peut se comporter comme un émir en se hissant au dessus de toutes les considérations. A juste titre, on peut bien s’intérroger par rapport à la position du président face à une telle sitiuation. A qui donnera-t-il raison ? Au président d’un parti en phase de constitution ou de bricolage et qui a besoin de se raffermir encore pour tenir bon sur ses pieds, ou à un sénateur ami et cousin et qui a participé à toutes las batailles pour l’avènement de la ‘’nouvelle Mauritanie ? BOT |
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